OLIVIA PAROLDI ET NOS RACINES

J’ai commencé à apprécier les estampes d’Olivia en 2016 quand je les ai vues pour la première fois à Cannes. Les formes délicates et ottantes, en même temps riches en expressivité et en harmonie, m’ont conduite à suivre ses pas et aller chercher ses dessins partout.

Son terrain expressif est l’estampe urbaine. Elle maitrise parfaitement une matière très fragile et arrive à la rendre accessible au grand public et qui s’intègre parfaitement dans les villes qui ont la chance de les abriter.

Lors de sa dernière expo j’ai eu la chance de pouvoir parler avec elle d’un concept très important pour nos sociétés: le métissage. Un thème bien difficile, avec beaucoup d’implications et ramifications, mais que toutefois Olivia aborde avec une grande ouverture d’esprit. Elle considère le métissage comme une richesse pour nos pays.

Très émouvante la section « Les enfants de l’exil ». C’est la série d’estampes qui met en scène des jeunes personnages qui trouvent leurs places dans des lieux symboliques du parcours d’exil et d’attente à travers la France, l’Italie et les Balkans. Ils font écho aux périples et à la souffrance liés à l’immigration vécus avec les yeux des plus jeunes.

Voilà quelques questions que nous lui avons posées.

Quel est l intérêt/ inspiration dans la recherche des racines dans tes œuvres ?

« Je dis régulièrement que la plus importante de mes matières premières est ma sensibilité d’artiste, de femme et de mère. C’est certainement la raison pour laquelle les émotions humaines liées au passage du temps sont très présentes dans mon travail. L’enfance et la construction de soi y tiennent naturellement une place importante. Nos racines qui trouvent leurs sources dans notre enfance et nous suivent tout au long de notre vie ».

L’étude et l’accent sur les racines sont-ils importants aujourd’hui par rapport à l’effort d’intégration accompli par nos gouvernements ?

« Petite-fille d’immigrés italiens et polonais, j’ai grandi avec la certitude que mes racines culturelles mélangées étaient une richesse. Je suis de ceux qui pensent que le métissage culturel est un bien précieux pour la collectivité. L’idée étant de tisser le monde de demain avec nos racines ».

Racontes nous le travail que tu as prévu sur ce thème en 2018 et 2019.

« Mes derniers projets m’ont conduit à travailler avec des enfants migrants et Roms. Cette enfance errante, flottante et aérienne est une immense source d’inspiration pour moi. Je prévois de créer plusieurs séries d’estampes sur ce thème qui prendront place dans différents pays d’Europe. L’humain et les rencontres forment toujours le point de départ de mes séries d’estampes urbaines, les rencontres futures viendront sans nul doute teinter mes prochaines gravures. En 2018 mes estampes seront visible à la Villa Thuret à Antibes (expo collective du 3 juin au 16 septembre) au Festival DjerbaDream Art Event du 4 au 10 juillet, à la médiathèque de Biot (exposition individuelle du 15 aout au 15 octobre) puis sur les murs des rues de Nîmes pendant la Biennale de l’Estampe à Nîmes (Novembre et Décembre 2018) ».

Merci Olivia pour tes suggestions conceptuelles et visuelles. Fragolosablog suivra les pas de tes prochaines estampes….