Ce fut en Ardèche, il y a 40 ans, que Anne et Richard ont connu un coup de foudre, qui les a unis passionnément jusqu’à l’année dernière, année de la mort de Richard.
Quand Anne l’a rencontré pour la toute première fois, elle a été enchantée par: « Son charisme, sa culture, sa gentillesse et ses yeux dorés » et quand il l’a demandée en mariage, elle a accepté tout de suite et le lendemain c’était fait!. Eh oui, Richard était comme ça, un homme enthousiaste de la vie et Anne était sa femme, son amie, sont agent et sa Muse.
Richard est vite devenu un artiste sculpteur connus dans le monde entier et ses œuvres aux couleurs vives, en résine et bronze, ont fait et font encore le tour du monde. Il s’amusait à mettre des mains à la place des ailes aux coqs sur la Croisette de Cannes ou bien Il mettait des culottes à des poires….Qui n’a jamais vu, au moins une fois, ses sculptures fantasmagoriques?
Anne nous a accueilli dans sa maison-atelier à Villeneuve-Loubet pour nous raconter une petite partie de sa belle histoire avec Richard. «Il dessinait tous les matins – raconte-t-elle – toutefois il s’organisait pour manger avec nous – avec les enfants – et il participait activement à la vie de notre famille. C’est ainsi que sa vraie inspiration venait du quotidien, de notre vie ensemble et de la nature. Il a connu beaucoup de succès en tant qu’artiste, néanmoins il a toujours gardé les pieds sur terre et laissée sa fantaisie voler en liberté. »
« Un jour on était à table et il y avait un trognon de pomme tout au milieu, il l’a regardé longuement et il m’a dit: « De ce déchet, je vais en faire une œuvre d’art. » Elle nous raconte et nous montre, à droite de la grande fenêtre de son salon, la sculpture éblouissante du trognon de pomme. Le moment est venu de descendre dans son jardin verdoyant pour rencontrer vis-à-vis certains personnages féeriques: la Sirène Sucre d’Orge; la Divine; l’Élégant; la Tête dans les Nuages; la Grande Sardine; la Sirène Volante; la Poire Maillot; le Papillon Emmanuel….et les incontournables: le Mouton Porte Bonheur avec cinq pattes et la Sexy Finger. Cette dernière, insouciante et capricieuse, s’étalait au bord de la piscine. La coquette resplendissait d’élégance, tout en accueillant volontiers nos regards. ( sur la photo avec Madame Mas).
L’univers de l’artiste est bien peuplé de personnages ironiques et énigmatiques et derrière chacun d’eux se cache une histoire qu’Anne connaît et c’est d’ailleurs elle-même qui leur a donné leur nom.
Vers la fin de la visite, caché dans un coin, nous avons remarqué quatre sculpture en bois, en forme de quatre bonhommes, l’un à côté de l’autre et nous avons posé la question pour savoir de qui il s’agissait. Et alors Anne nous a expliqué que: « Lors de la sécheresse en 2003, un énorme chêne dans notre campagne en est mort. Richard à voulu l’honorer en lui donnant une seconde vie. »
Et une seconde vie et une deuxième, et même troisième, chance dans la vie, nous tous en avons besoin. Et ceci est encore plus vrai dans cette triste période de guerre et pénurie de matières premières, après deux années horribles de pandémie, il nous est doux de rappeler Madame et Monsieur Sourire . Les deux fameux personnages ont été créés par l’artiste après l’attentat de Nice en 2016, ils étaient censés « répondre à la violence avec un sourire qui désarme. » Il voulait que des milliers de sourires inondent le monde et qu’ils partent de la Côte d’Azur pour dire NON à la violence par l’art…
En effet, son univers coloré, ses rêves en résine, ses paradoxes contemporain fascinent et transmettent une vitalité déchaînée, plus fort que la tristesse, plus forte que la détresse et de la mort.
Madame Mas continue à faire voyager les œuvres de son mari à travers les Salons d’Art Contemporain, les Galeries et les Expositions permanentes.
Toujours avec un Sourire.
